Archiver pour mars 2016
Posté le 31 mars 2016 - par lesmichesenavant
Arrivée à Phnom Penh le lundi 28 mars (lundi de Pâques)
1ère étape : Kep – Takeo : 118 km
départ 5h55.
Je me suis sûrement trompée à une intersection car je n’aurais pas dû parcourir plus de 90 km. En plus de cela j’ai dû affronter une piste sur une trentaine de km ! Heureusement de nombreux hameaux en route où je déclenche sur mon passage une hilarité communicative.
C’est avec notre teint argileux que Diego et moi arrivons enfin à Takeo qui s’avère être une jolie bourgade au bord d’un canal.
Bon choix pour une étape.
2ième étape : Takeo – Ta Kmao (prononcez Takmaou) : 78 km
Compliqué de sortir de la ville ! Le gps me fait prendre un cul de sac asphalté qui se prolonge par une piste. Gps, ôh mon beau gps, dis moi que tu t’es trompé… La carte indiquait une highway : donc pas de piste. Je tourne, je vire, pas de panneaux. Il ne me reste plus qu’à mettre mes talents de profiler à l’œuvre et de partir à la recherche d’un (ou d’une) Khmer, âge 20-25 ans, correctement habillé (ę), qui ai l’air d’avoir fait des études et qui parle anglais.
Bonnne pioche ! Un jeune homme qui s’apprête à enfourcher sa bécane me trace d’abord l’itinéraire puis m’escorte jusqu‘à la route. Sauvée ! La highway est défoncée, rafistolée et truffée de nids de poule mais…asphaltée !
À l’approche de Phnom Penh le traffic s’intensifie. Je manque déraper en franchissant un petit pont ensablé, me rattrape de justesse et quelques km plus loin manque me faire renverser par un gros camion alors que je pédale à la limite du bas côté en sable et terre battue. Le camion passe si prêt de moi que je stoppe net pour ne pas être déséquilibrée tout en gardant bien mon axe. Il m’en rabat mon rétro !! La voiture derrière moi a aussi stoppé, attendant la suite… Un flot d’injures bien de chez nous accompagne ce dépassement mais….ça passe !
Nuit étape à Ta Khmao. Mauvais choix dans le sens où il n’y a rien à voir et rien à faire. Grosse pollution, gros traffic routier. j’aurai mieux fait de poursuivre jusqu‘à la capitale. Seulement les killing fields se trouvent à quelques km sur la route de Phnom Penh. Cetre étape m’évite de retraverser toute le ville le lendemain pour y revenir.
Lundi 28 mars : camp d’extermination de Choeung Ex et arrivée à Phnom Penh
Je m’arrête déjeuner juste avant l’entrée du camp. Au restau un papa et son fils denviron 3 ans. Je remarque que l’enfant souffre d’une malformation au niveau d’une oreille : juste un moignon.. Lorque son père m’aperçoit ( il me tournait le dos jusqu’alors), il interpelle son fils et lui répète inlassablement : « dis hello à la dame, dis hello à la dame… » en l´enjoignant de joindre les mains pour me saluer. Puis il me montre la main droite du gamin dont le pouce est remplacé par une brindille de chair que l’homme s’amuse à faire tourner sur elle même. Ensuite, il lui soulève le haut du pyjama, retire le pansement qui couvre une plaie d’où sort un drain, exposant ainsi à l’air ambiant le trou béant de son ventre !
Je suis écœurée, ne sais pas quelle attitude adoptée et n’ose plus lever les yeux de mon assiette que j´avale vite fait sous les « dis hello à la dame.. ».
J’enchaine de suite après avec les killing fields, camp d’extermination de Choeung Ek sous Pol Pot, rendus célèbres par le film « la déchirure « . Les Khmers rouges ont ainsi procédé pendant trois ans à l’extermination barbare des détenus en provenance du camp de torture S21, installé dans un lycée au centre de Phnom Penh entre 1975 et 1979.. Terrible. Mais ma visite s’impose; recueillement et devoir de mémoire face à l’attitude de nombreux Khmers qui voudraient tout oublier et détruire le camp.
Traversée de Phnom Penh (1,6 millions d’habitants) en vélo : costaud ! Assurance et sang froid nécessaires ..
Mardi 29 mars : 3 heures et demie de visite dans les bâtiments de ce centre de torture. Que d’images, de photos, de cellules. Que de souffrance et de barbarie. C’est dur, très dur.
Mercredi 30 : Diego est dans sa boîte en carton !
Départ vendredi à 17h30 de l’aéroport . D’ici là ballades et quelques visites.
Mais trop de traffic routier, trop de pollution, trop de bruit, trop chaud. Et surtout beaucoup trop de misère, de mendiants, d’infirmes. Plusieurs ONG oeuvrent à Phnom Penh pour réinsérer ces personnes.
A la semaine prochaine en France !!
Posté le 23 mars 2016 - par lesmichesenavant
Du 21 au 25 mars : Kep

Située à 27 km au sud est de Kampot, Kep, ancienne station balnéaire créée par les français en 1908, est aujourd’hui une jolie petite bourgade au bord du golfe de Thaïlande. Le temps s’y écoule paisiblement. L’ambiance est familiale. Ici, pas de pubs, ni karaoké, ni boîtes de nuit. Pour cela mieux vaut séjourner à Kampot. Les locaux profitent des bains de mer à côté des touristes, peu nombreux.
En route pour Kep :
L’attrait touristique de la région est le célèbre poivre de Kampot, un des meilleurs au monde. Les plantations s’étendent de Kampot â Kep. J´en visite deux et déguste les trois sortes de poivre:
- le poivre noir cueilli avant maturité que l’on met à sécher sept jours au soleil.
- le poivre rouge cueilli à maturité et que l’on met à sécher 10 jours. Il garde sa couleur.
- le poivre gris cueilli à maturité, donc rouge, auquel on retire cette fine pellicule rouge qui enveloppe le grain, que l’on met à bouillir, puis à sécher.
Le poivre de Kampot est un poivre biologique et bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée.
La spécialité de Kep est le crabe au poivre vert (poivre frais) de Kampot : un délice !
Le soir de mon arrivée, attablée seule face à mon assiette de ce délicieux mets, arrive un groupe de 21 gaillards qui s’installe face à moi. Autant vous dire que je me sentais un peu seule, lorsque une tête se penche par dessus mon épaule et me demande : « c’est vous qu’on a rencontré ce matin? ». Ce sont Alysée et Jean Philippe, deux cyclotouristes de Montpellier rencontrés à Kep le matin même. Nous poursuivons le repas ensemble et, en échangeant nos expériences, il se trouve que eux aussi ont emprunté au Laos la même route que moi, de Luang Prabang à Phonsavan; et bien, tout comme moi, ils en ont bavé et ont dû pousser leur vélo. Pourtant Jean Philippe est expérimenté…quelque part je me sens moins seule…
Un autre attrait de Kep est son marché aux crabes. J’adore ! Au petit matin les pêcheurs ramènent leurs trésors : raies, encornets, autres poissons, çrevettes et bien sûr, crabes. Ceux-ci sont gardés par les vendeuses dans des paniers en osier au bord du rivage. J’en achete un demi kilo, pour 2,50$. On remonte donc un panier. Quatre ou cinq crabes frétillants font le poids. Puis un autre stand se charge pour 2$ de les cuisiner au poivre vert et autres épices. Il n’y a plus qu´à déguster accompagné cette fois ci d’un jus de canne pressé : un régal !
Mon séjour au bord du golfe de Thaïlande s’achève, tout comme ma cure de crabes ! Demain départ pour Phnom Penh avec une nuit étape à Takeo.
Posté le 20 mars 2016 - par lesmichesenavant
Phnom Penh – Kampot en deux étapes
Vendredi 18 mars : 66,5km
Sitôt descendue du bus à 5h30 j’enfourche mon vélo et prends la route pour Kampot. Je me faufile aisément au milieu de l’important traffic et traverse ainsi toute la ville de Phnom Penh.
La route numéro 3 qui relie Phnom Penh à Kampot est inintéressante : pas de beaux paysages, beaucoup de poids lourds, une ligne droite…
En revanche , si j’avais été équipée d’une go pro, vous auriez pu voir certaines images insolites telles que : une moto transportant des porcelets dans un panier en osier, une autre une centaine de poules attachées par les pattes autour d’un cerceau fixé au porte bagage, une autre un cercueil et, ma préférée, une moto avec Monsieur comme pilote, Madame derrière et un enfant en bas âge dans chaque sacoche !!
Samedi 19 mars : je croyais qu’on était vendredi et ai parcouru d’une traite 90km, de 6h à 12h30, avec juste 40mn de pause car je voulais absolument visiter une plantation de poivriers fermée le week end. C’est en me cognant le nez sur la porte que je me suis rendue compte de ma confusion…!!
Dans l’après midi je rencontre un jeune couple de cyclotouristes québécois. Ils sont aussi partis pour trois mois, avec un tout petit budget car ils viennent juste de finir leurs études et plantent la tente tous les soirs, en ville comme à la campagne. Jamais eu un seul problème …
Posté le 16 mars 2016 - par lesmichesenavant
Du 13 au 17 mars : Siem Reap et les temples d Angkor
Siemens Reap : 200 000 habitants. Beaucoup d’expatriés français. Et bien sûr gros affux touristique..
Petit circuit : petit par le nombre de km mais le plus riche en temples. J´y ai passe une journee entière.
Départ de l’hôtel à 4h20 du matin pour être dès 5h à l’ouverture de la billetterie et ainsi assister au lever du soleil sur le temple d’Angkor Wat. Nous étions des centaines à penser être les premiers….
Angkor Wat, Angkor Tom, Bayon, Le Baphuon, Le palais Royal …
2ième jour de visite des temples : le grand circuit (grand par le nombre de km mais beaucoup moins de temples à voir).
Départ 5h30 de l’hôtel.
Preah Khan, Neak Pean, Ta Som, Le mébon oriental, Pre Rup,
Mais d´un temple à l´autre c´est aussi ça :
Puis une soirée « cirque associatif du Cambodge », petite troupe de théâtre acrobatique : belles performances physiques, dynamisme, humour, danse, poésie,solidarité, partage, émotion; deux percussionnistes dans les tribunes accompagnent l’évolution des athlètes. La petite étincelle dans leurs yeux en dit long sur leur fierté ! Thème ´Eclipse’, sur la discrimination. Ce cirque a été créé pour permettre l’autofinancement de l’ONG Phare Ponleu Selpak qui crée des emplois pour les jeunes artistes défavorisés, aider au développement de leurs carrières. Instruction obligatoire et gratuite pour tous.
Dernier jour : visite d’une ferme d’élevage de vers à soie.
Le soir dîner dans un restaurant indien en attendant mon bus de nuit pour Phnom Penh. À peine installée, la personne assise à la table devant moi, interpellée par mon vélo et son chargement, se retourne et m’ assaille de questions ! C’est John, un ancien militaire dans l’armée britannique qui réside en France entre Limoge et Angoulême. L’hiver il quitte l’Exagone pour travailler en tant que bénévole en Asie. Après avoir enchaîné beaucoup de missions de déminage Il est à Sieam Reap pour l’installation d’un scanner dans une clinique privée. Compatissante envers son torticolis naissant je le convie à ma table. Nous échangeons beaucoup sur les ses activités, les voyages…à un moment donné il remarque que mon regard est attiré vers une cambodgienne et son bébé juste à côté de mon vélo. Elle tient un biberon avec un fond de lait à l’intérieur et aborde les touristes. John m’explique qu’elle leur demande de bien vouloir l’aider à subvenir aux besoins de son enfant car elle n’a pas assez d’argent pour bien le nourrir. Pour prouver sa bonne foi elle leur demande de l’accompagner à la pharmacie et d’acheter directement le paquet de lait (35$). Sauf que ce n’est pas son enfant (on lui en « prête » un pour la cause ) et que 1/4 d’heure après l’offre généreuse elle ramène le paquet de lait à la pharmacie et se fait remettre les 35$ !! Et au suivant..!
Mais vers 21h30 je le sens devenir subitement inquiet et pressé. John veut regagner sans plus tarder son logement de fonction, une cabane à l’intérieur d’un temple. Il m’explique qu’il y a quelques semaines, il s’est fait agressé à la machette en traversant à moto le parc qui mène au temple. Il en porte les cicatrices aux doigts et à la joue. Beaucoup de violence sous l’emprise de l’alcool et de la drogue, surtout des amphétamines. Beaucoup de vols. Il me recommande la plus grande prudence quand à la continuation de mon voyage et me remet le numéro de téléphone portable personnel du chef de la police de Phnom Penh dont il est sous la protection directe, rien que ça ! Merci, John.
23h00. Â mon tour de partir avec le bus de nuit pour Phnom Penh. Puis vélo jusqu´à Kampot et Kep, au sud, pour voir les plantations de poivriers et profiter de l´air marin.
Posté le 13 mars 2016 - par lesmichesenavant
Stung Treng- Siem Reap en 5 étapes
En fait j’aurais dû passer une deuxième nuit à Stung Treng, mais avec des si…..
J’ai perdu plus d’une heure en ville ce matin car je n’arrivais pas à retirer de l’argent. J’ai essayé en riels, en dollars, rien…problème de montant m’indiquait on. J’augmente et diminue les sommes, rien à faire. Et puis au bout de la énième tentative le distributeur accepte de me remettre 500$. Au passage il m’indique me prélever 5$ de commission; plus les 6€ de frais de ma banque en France cela fait plus de 2% ça, non?
Puis j’achète quelques fruits et légumes au marché, des beignets et une recharge de gaz. Compliqué ! Ils ne parlent pas un mot de Lao, pas un mot d’anglais et moi pas un mot de Cambodgien… Je sors le cahier et le stylo pour les prix et c’est parti pour un tour de mimiques !
Puis contrairement au gps qui me faisait traverser la ville sur plusieurs kilomètres pour emprunter le pont qui mène à l’autre rive, je préfère suivre la route le long du Mékong. Je trouverai bien une ruelle ou traverse pour le rejoindre. Je profite de passer devant un atelier de réparation de motos pour faire gonfler les pneus. Pour me faire comprendre je m’abstiens de mimer le pompage…..assez de quiproquos !!
Mais pas de chemin de traverse… Impossible d’accéder au pont…zut, zut et rezut ! Il faut que je me résigne à faire demi tour, une quinzaine de kilomètres au total dans les deux sens. J’atteins l’autre rive il est 10h30 environ, il fait 36°. J’avoue, j’hésite à poursuivre. Mais non, trop tard, suis lancée. Les miches en avant !
Il est midi trente et il fait 42,8°. Je m’arrête me reposer dans une cabane bien en vue de la route mais pas le choix, c’est la première que je vois en deux heures. Un jeune couple à moto me rejoins et me demande la permission de se reposer à côté de moi. Madame est enceinte de trois mois et est très incommodée par la chaleur. Pas de soucis, nous partageons l’espace et j’échange quelques mots d’anglais avec le jeune homme, enseignant et qui maîtrise bien la langue de Shakespeare.
Pas une seule guesthouse en vue de tout le trajet et aucun endroit stratégique pour planter mon bivouac. Le soleil commence à décliner. Je demande à une famille qui me salue lors de mon passage si je peux dormir dans leur jardin. Mais pas de surface plane pour poser la tente aussi me disent ils de m’installer juste en face de chez eux, de l’autre côté de la route. Une cabane est en bordure même de celle-ci. Des poutres en bois sont stockées à l’arrière . Espace communal ? Je ne sais pas.. M’installer à la vue de tout le monde ne me réjouis pas mais bon, si les villageois me disent que je peux le faire… La tente n’est pas plutôt montée qu’un défilé de villageois, qui à motos, qui à pieds, vient voir « le bivouac de la femme blanche ». Tout le hameau doit y passer : hommes, femmes, enfants. Je mets mon riz à cuire. Puis tout ce petit monde se disperse, sauf les trois familles de proximité.
Et là leur attitude change. Je lis la peur dans leur regard. On me dit que vite vite il faut que je replie mon camp car des bandits à l’est du village savent que je suis installée là cette nuit, moi une femme seule, et qu’ils vont venir m’égorger ! Gestes à l’appui ! Squickkk !! Ils ne plaisantent pas, leur angoisse est bien réelle. Je vous l’avais bien dit que c’était pas un bon plan, cet emplacement… Une dame commence à démonter ma tente. Je l’arrête. Pas de panique ! D’abord la cuisson de mon riz n’est toujours pas terminée; encore trois minutes. Ils ne vont pas venir alors qu’on est tous là, non? Pendant ce temps je reclipe mes sacoches sur le vélo. La tente est autoportante, donc pas la peine de la démonter. Je la transporte telle qu’elle sur une çentaine de mètres. Un gamin d’une douzaine d’années me précède avec mon vélo et les trois femmes suivent derrière avec mon réchaud et ma gamelle brûlante sur une plaque de bois. Je change de maison ! Celle ci est habitée. On m’assure qu’ici je ne risque rien. J’essaie de leur demander si eux ne vont pas avoir de représailles mais ils ne comprennent pas…
Je dormirai donc sur la terrasse et le chef de famille dans le hamac juste à côté de moi. On m’offre de l’eau et l’on me propose de manger mais….j’ai mon riz, merci. Mais pour la douche c’est pas de refus ! Dans le jardin, sur une dalle en béton à la vue de tous, une pompe actionnée manuellement alimente en eau une jarre. On me remet un paréo car ici (tout comme au Myanmar et au Laos) les femmes ne se dénudent pas et restent couvertes de la poitrine aux genoux.. même pour la toilette qui se fait par dessus le tissu. J’avoue que grâce à l’obscurité j’ai triché un peu….
Je leur montre les trois photos de famille que j’ai avec moi. Elles se les passent les unes aux autres, discutent entr’elles. Une se lève allumer un feu de bois. J’intègre ma tente. Je n’arrive pas à trouver le sommeil. Il fait 33° sous la toile et je dégouline. Je sors refaire le plein d’eau à plusieurs reprises. J’ai du dormir trois heures…
Mercredi 9 mars. 2ième étape : 86,25 km
Départ 6h15. Il fait déjà 26°. Je prendrai mon p’tit déj en route : mon riz et mes fruits mélangés au lait concentré sucré.
Vers 13 heures le thermomètre indique 42°. Je me liquéfie littéralement sur mon vélo. Je m’arrête faire une sieste dans une cabane à dix mètres en contrebas de la route, un peu cachée. Je mets Diego à l’ombre entre les pilotis, prends mon matelas de bivouac, mon coussin, ma sacoche, mon eau et grimpe à l’échelle. C’est un bruit de roue de vélo qui me réveille. Je regarde entre les interstices du plancher et distingue effectivement un cambodgien et sa bicyclette, qu’il entrepose à l’ombre à côté de la mienne. Je le salue d’un tonitruant « Hello! » pour lui indiquer d’abord ma présence en haut et ensuite que je l’ai vu. « Who is here? », dit il en grimpant à l’échelle. Puis, arrivé au dernier barreau, il s’assoit sur le plancher, les jambes dans le vide. Il me salue et me dit qu’il n’y a aucun problème, je peux continuer à me reposer là. On entame une discussion mais son anglais est mauvais. Il m’explique que dans la forêt, ou dans les champs à proximité, il a sauté sur une mine. Il me montre sa prothèse « made in France » qu’il retire et son moignon. Je ne sais pas si c’était pendant la guère ou après car je n’arrive pas à lui donner d’âge…
Lorsque je repars vers 15h20 il fait toujours 40°. À mon arrivée à la » hapiness guesthouse « avec mon vélo et mon cycliste moulant, la jeune femme me tâte le ventre et les cuisses : » Athletic woman ! « , me dit elle avec le sourire dans un anglais parfait.
Cette guesthouse est tenue par une famille extraordinaire de dynamisme, de joie de vivre et de chaleur humaine, leur façon à elles ( Mère, filles, petite fille) de lutter contre les misères de la vie. Elles aussi ont eu leur part… Je me laisse complètement enveloppée par l’énergie positive qu’elles dégagent. Excellent moment de partage et d’échange.
Ce soir je fais laver mes affaires. j’ai trop la flegme. Et lorsque je remets ma poche de linge sale à la jeune femme je lui dis : » don’t smell….athletic woman !! ». Et nous voilà parties d’un grand éclat de rire.
jeudi 10 mars. 3ième étape : 93km …mais pas tous dans la bonne direction !!
Une intersection que je ne vois pas… Je trouve quand même que je dévie trop vers le nord mais pas de carte précise pour le Cambodge; je ne l’ai plus trouvée en préparant mes sacoches lors des préparatifs, en France. Et c’est au 52ième km que j’ai la confirmation de cette erreur. Argg !! Mais où me suis je trompée? La seule possibilité d’erreur que je vois est au niveau d’une fourche à la sortie de la ville où j’ai dormi. Je dois donc complètement rebrousser chemin ? Bon, pas de sieste aujourd’hui… Demi tour sur 28km. Je m’arrête refaire le plein d’eau et boire une bière ( je ne vais quand même pas me laisser abattre..) au village où ce matin j’ai essayé de trouver une paire de mitaines. Le restaurant bar est d’ailleurs juste à côté de la boutique. Et pendant que je déguste cette bière rafraichissante je remarque une borne avec indication de ville à quarante mètres sur une route perpendiculaire que je n’avais pas remarquée à l’aller. Je pose ma bière, me déplace jusqu’à la borne et que vois-je marqué : Siem Reap !! Ça alors ! Si je ne m’étais pas arrêtée précisément là je serais passée à côté sans la voir …comme quoi le vice peut être aussi bénéfique!! Au total je me suis donc trompée sur 28 kilomètres, fois deux avec le demi tour…
La commerçante est en train de préparer des pieds de cochon. Lorsque je me frotte la panse en voulant dire » hummmm, à quelle heure on passe à table? » elle croit que je suis prise de coliques et m’indique les toilettes ! Un hôtel se trouve à douze km sur la route de Siem Reap, me dit elle en réponse à mon interrogation. J’espère qu’elle ne se trompe pas de beaucoup.. Je relève mon compteur et au douxième km précisément j’arrive dans un tout petit village. Un cambodgien trace au moyen d’un bâton dans la terre battue l’emplacement de l’hôtel que je trouve trois minutes plus tard. Chouette !
Pendant que je dîne trois motos enduros avec les pilotes entièrement équipés d’une tenue protectrice de cuir traversent bruyamment le village dans un sens, et le retraversent bruyamment dans l’autre quelques minutes après, en direction de la guesthouse. Je suis sûre d´y retrouver ces jeunes à mon retour.
Et c’est le cas ! Les motos stationnent dans la cour et les chambres à côté de la mienne sont occupées. D’abord surprise d’entendre parler français je le suis d’autant plus de voir sortir trois sexagénaires amoureux du Cambodge qu ils connaissent si bien ! Et eux sont tout surpris également de me trouver lâ avec mon vélo ! Ils souffrent beaucoup de l’inhabituelle chaleur ambiante. Court mais intéressant moment d’échange cause timing . Bonne route !
Vendredi 11 mars : 4ième étape : 65,20km
À midi les 63 km sont faits. Lorsque je m’arrête pour déjeuner le gps m’indique une guesthouse pile poil à la sortie du village et la prochaine à 44km. Je m’arrête là pour aujourd’hui.
samedi 12 mars : 5ième et dernière étape : 79,20km
Arrivée à Siem Reap à 12h15. Je vais saluer le gérant d’un hotel tenu par un français. Son adresse m’avait été donnée par mon copain comptable, Xavier, au cas où j´ai des soucis en route. C’est un ami à lui qui était sur Royan jusqu’à il y a deux ans et qui a tout laissé tombé pour venir s’installer au Cambodge. Et là, surprise ! On se connaît ! Nous avions nos commerces à côté à Royan. Dommage, il n’a pas de chambre de libre. Je m’installe pour au moins cinq nuits à l’hôtel à côté.
Cet aprem et demain : REPOS ! Puis visite des temples d’Angkor
Posté le 7 mars 2016 - par lesmichesenavant
Lundi 7 mars : première nuit au Cambodge
étape de 111km : arrivée à Stung Treng
Ce matin départ à 7h10 « à la fraîche ». À 10h20 je suis au Cambodge après un passage de la frontière mémorable….
Tout d’abord au poste frontière de Veun Khan, côté Laos, nous sommes deux.. Le gars à côté de moi tend les passeports de tous les occupants du véhicule avec les réglementaires 2$ de bakchich par personne pour le coup de tampon sans qu’on les lui demande ! Moi je tends mon passeport mais refuse de payer les deux dollars, poliment mais fermement.. » tout le monde doit payer » me dit on. » non, personne ne doit, c’est vous qui exigez mais je n’ai pas à payer pour le coup de tampon. J’ai déjà payé mon visa ».
On range mon passeport dans le tiroir en attendant mes 2$ mais je ne bouge pas et le réclame. Un des quatre douaniers sort de la guitoune, fait le tour de mon vélo, revient et m’appose le tampon sans contrepartie. Merci! J’enfourche mon vélo et me présente à la barrière pour quitter le territoire Lao. Les officiers sont assis à l’ombre une dizaine de mètres en contrebas. Je patiente quelques secondes puis me faufile sous la barrière. Personne ne m’interpelle. De toutes façons je suis en règle. Cent mètres me séparent du check point cambodgien. Le tarif est le même pour le coup de tampon. Mais là, en plus, comme je l’ai lu sur des forums, de faux infirmiers vous intiment l’ordre de vous arrêter pour faire un point sur votre état de santé et vous soutirer d’autres dollars.. Je répère cinquante mètres plus loin un bâtiment identique à celui côté Laos, refuse de m’arrêter, leur dit « just visa! » en passant devant. Mais là on m’interpelle à force de « hohhh », « hohhhh » tonitruants mais je ne me retourne pas êt me dirige vers le bâtimen. Je présente mon passeport mais on nen veut pas ! Le Check point côté Cambodge n.est pas là mais se trouve au même niveau que les faux infirmiers, sur la droite…Je suis passée de l’autre côté sans m’arrêter, d’où les cris, je comprends mieux ! Je rebrousse chemin en me demandant à quelle sauce jé vais être mangée… Les faux infirmiers ont le regard moqueur mais le douanier me tamponne tout naturellement mon visa et en oublie même les deux dollars !
Ouf !
Et Sitôt passée du côté cambodgien l’état des routes change. L’asphalte est complètement explosé sur de nombreuses parties et entrecoupè de pistes. Très peu de hameaux, pas de stand de fruits. Le seul que j’ai trouvé les vendeurs dormaient par terre… Un autotochne me double en moto, une planche en travers sur le porte bagage, un cochon sanguinolent ficelé dessus.Plus loin une dame qui se rafraîchit â coup de seaux d’eau sur le corps me fait un signe qui signifie : veux tu te rafraîchir aussi?. Je m’arrête sur le côté et lui montre ma bouteille d’eau presque vide. Elle me fait signe d’avancer, va chercher sa bouilloire. Pendant que je refais le plein elle me montre mes cheveux blancs. Cela ne doit pas lui plaire car elle commence à me les arracher! Avec mes mains je lui fais comprendre que j’ai 50 ans, que c’est normal. Elle en a 35.
Pas facile de communiquer. Je n´ai pas encore appris un seul mot de cambodgien…Elle comprend néanmoins que je viens du Laos et me demande si je n’ai pas trop mal aux fesses. Alors je lui montre ma surculotte du Québec avec le fond en peau de chamoi et elle se met à me taper sur les fesses pour en vérifier l’efficacité !
Etonnante, cette dame ! Ravie d’avoir fait votre connaissance et merci beaucoup pour l’eau !
Aucun hôtel sur la route, ni villages, ni marchés.. Je poursuis donc ma route jusqu’à la ville de Stung Treng qui s’étend le long du Mékong. Â cet endroit le fleuve est magnifique ! Je trouve un hôtel et dine au bord de l’eau. Au gérant qui parle anglais je dis : « j’ai pédalé 110km aujourd’hui, juste pour vous! ».Et lui de me répondre, surpris : » mais je suis un vieux monsieur..! ». Va falloir que je tourne dix fois la langue dans ma bouche avant de parler..
Les prix sont vraiment élevés : 15$ la chambre et 7$ le restau…Waouhh !! Va falloir que j’étudie ça d’un peu plus prêt …
Mais pour l’heure , dodo …
Posté le 6 mars 2016 - par lesmichesenavant
Point sur le séjour
Km parcourus : 1448
4 bivouacs
Total dépenses : 661,50€
- 28 nuits à l’hôtel pour 206,70€, soit une moyenne de 7,40€ la nuit
- nourriture : 153,70€ les 32 jours soit une moyenne de 4,80€ par jour, ce qui est beaucoup mais je mange environ 1kg d’oranges par jour et elles sont chères …
- visites : 10€
- transports jusqu’à Ventiane pour visas et médecin et Thaïlande pour pièces vélo : 39,70€
- envoi colis France (trop chargée; renvoi de certaines affaires) : 48,50€
- cyber cafés : 5,50€
- laverie, pourboires : 6€
- visas : 81,10€ . Ma sortie du territoire pour la Thaïlande a annulé la validité de mon visa pour le Laos. J’ai du repayer…
- chaîne +dérailleur vélo + main d’œuvre: 110,30€
Bobologie
- réaction au traitement contre le palu : photosensibilisation. Arrêt du traitement
- chute à moto : contusions
et rien d’autres : pas de diarrhées, tourista ou problèmes gastriques quels qu’ils soient et j’ai toujours mangé comme eux fruits, légumes crus, glaces, abats….
Vocabulaire
- sabadii / bonjour
- sabadii bo ? / comment ca va?
- kop tchaï, kop tchaï laï laï / merci, merci beaucoup
- laka tao dai ? Sip haa pan? Peing ! / combien cela coûte t il ? 15000? C’est cher !
- Kinn kaou. Feu ? / je voudrais manger. Soupe ?
- nam doum / eau potable
-.mi….bo..? / avez vous?
- bo mi / non ; mi /oui
- ban : village
plus tous les chiffres
Posté le 6 mars 2016 - par lesmichesenavant
Lundi 7 mars : Départ pour le Cambodge
C’est reposée après ces deux jours et trois nuits sur l’ile que je reprends la route.
Le soir de mon arrivée c’était la fête au village de Muang Khong. Hier « grasse mat » jusque vers 7h30 puis ballade à pieds dans le village et ses environs et sieste à l’ombre d’un arbre au bord du Mékong….
Ce matin tour de l’île en vélo (45km). À 7h30 il fait déjà 28° ! De jolis coins mais aucune plage..Je rentre à 13h30, dégoulinante de sueur avec les 40,6°ambiants ! Sieste à la chambre d’hôtel et diner au bord du Mékong.
Je ne prendrai pas le temps de visiter d’autres îles. Demain départ pour Siem Reap et les temples d’Angkor.
Silence radio pendant 5 jours…Vous allez me manquer !
Posté le 3 mars 2016 - par lesmichesenavant
Vendredi 4 mars : arrivée à l’île Khong dans la région des 4000 îles
Ben alors, personne a trouvé la raison pour laquelle mon chargeur de gps et de purificateur d’eau ne fonctionnait pas entre Luang Prabang et Phonsavan?
1ère étape – jeudi 3 mars : 50 km
Suis partie trop tard ce matin, vers 11h30…Dur dur ! Suis courbaturée, épaule et côtes douloureuses et en plus de cela souffre de la chaleur : 40,2° à 13h00 !! Nombreuses pauses et micro siestes pour récupérer. Stoppe pile au 50ième km devant une guesthouse. Arrivent juste cinq minutes après moi en tandem semi allongé deux belges, Valentine et Pierre François, dit « Pif ». Ils quittent les 4000 îles et remontent vers le nord. Ils sont en voyage de noces. » il n’y a que des cyclotouristes pour s’arrêter dans un endroit pareil » dit Pif !
Diner ensemble, échanges de conseils : chouette rencontre ! Ils ont 27 ans …
2ième étape – vendredi 4 mars : 98,50 km
7h30 : nous partons en même temps mais chacun de son côté. Il fait déjâ 27° ! À 12h00 deuxième pause casse croûte et temps calme de une heure. Il fait très très chaud bien que la température reste en dessous de 38°. Je bois des litres d’eau.
Puis c’est reparti avec une pause de 15mn tous les dix kilomètres. L’asphalte noir renvoie toute la chaleur absorbée. Pas un souffle d’air. En plus de cela ils ont pratiqué au bord des routes l’écobuage. L’air est brûlant, je transpire à grosses gouttes..Mais je veux arriver ce soir..
… et à 17h30, exténuée, j’atteins le village de Muang Khong, sur l’île Khong. Je vais m’y poser deux ou trois jours pour récupérer. Je suis toujours courbaturée mais mon épaule va beaucoup mieux. Mon flanc droit en revanche, reste douloureux et c’est avec beaucoup de précaution que j’enfourche à chaque fois mon vélo.
La frontière avec le Cambodge n’est plus qu’à quarante kilomètres. Ce sera ma prochaine étape.
Posté le 3 mars 2016 - par lesmichesenavant
Du lundi 29 février au mercredi 2 mars : plateau des Bolaven
Je passe ma première nuit à Pakse pour 4,40 € dans un petit dortoir de trois lits avec une proprette salle de bains privative. Un lit est occupé depuis deux mois par un écrivain japonais d’une quarantaine d’années dont l’accoutrement et l’allure laissent à penser qu’il sort tout droit d’une bande dessinée de mangas !! Il ne sort que pour manger… Le troisième lit est inoccupé.Le mardi 1er mars, n’ayant pas trouvé de chauffeur pour partager la location d’une moto je me décide à en louer une rien que pour moi. Mais c’est la première fois ! Explications, essai, et me voilà partie avec ma Honda 100 semi automatique. Je n’en reviens pas : aucune difficulté sur la route asphaltée, je passe les vitesses sans problème et gère tout ça à la perfection ! Visite d’un petit village ethnique et d’une plantation de café robusta et Liberica. Il fait trop chaud dans la plaine pour la production d’arabica.
On nous explique le rôle des grands arbres entre les plans de café qui servent à ombrager et à apporter un peu de fraîcheur aux caféiers : tamarins, kapoks dont l’intérieur duveteux des gros haricots sert à remplir oreillers et édredons, papayers…Beaucoup de fourmis rouges dans les arbres. Elles ont la particularité de former des nids en forme de boules avec les feuilles. Le fermier en attrape un, frotte les feuilles les unes contre les autres puis détaché les feuilles. Â l’intérieur un énorme tas de fourmis rouges, ensuquées mais vivantes. Il nous fait sentir : l’odeur de l’acide formique dégagée par celles ci est irrespirable ! Puis il attrape une ou deux fourmis et les avale telles qu’elle …à qui le tour !?
Le soir nuit en dortoir dans un petit village. Plus de touristes que de villageois ici !
Mardi 2 mars : 2ième jour de moto dans le plateau
Suis la première à partir des vingt touristes majoritairement français de la guesthouse. Êt là, devant lâ plupart encore attablée au petit déjeuner je me donne en spectacle : la moto, malgré le starter ne veut pas démarrer. Finalement, au bout d’une trentaine de tentatives, le moteur ronronne; mais dès que j’accélère elle recale. Donc j’accélère un peu plus fort et là, bien sûr, je me laisse surprendre et ne maîtrise plus rien. J’emboutis une moto à un mètre devant et lui tombe dessus ! On m’aide à me relever et à relever les deux motos. Pas de tôles froissées ni de bobos; démarrage du matin…..
Objectif : me rendre à environ 80km pour une rando de trois heures autour de cinq cascades. Â un croisement deux directions de fléchées : à gauche cascades via la route asphaltée à 15km et à droite à 11km via une piste qui démarre sur le champ. Je choisis sagement l’asphalte mais oh damnation, les six derniers kilomètres se font aussi sur une mauvaise piste..j’hésite… Mais bon je n’ai pas fait 80 km pour abdiquer maintenant. Je m’engage, frileuse, et à peine cent mètres plus loin, au premier coup de freins, la moto dérape. Je suis expulsée du siège et tombe violemment sur le flanc droit. Je sens l’écrasement des côtes et la douleur à la hanche, au bras et à l’épaule est vive. Je suis persuadée m’être cassée quelque chose.
Deux jeunes filles qui ont du assister à la scène arrivent derrière moi à scooter et s’arrêtent à mon niveau. Une veut essayer de me relever mais je refuse. Je veux le faire par moi même et vérifier avant si j’ai quelque chose de cassé ou pas. Pendant ce temps elles redressent la moto.
Je retire péniblement ma veste et m’osculte. Pas de fracture au niveau du bras. Simplement des contusions.. Pareil à la hanche et â l’épaule. Ouf ! Pas de côtes fêlées non plus. Par contre tassement des organes sous les côtes, je pense. La douleur est vive à ce niveau ainsi qu’à l’épaule que j’ai du mal à bouger..
Décidement les pistes çe n’est pas pour moi…
Le côté droit de la moto a souffert, mon short est tout rouge argileux ainsi que la veste..va falloir que je camoufle tout cela avant de restituer la moto..
Je remonte sur la Bécan. Je constate que la bride de mon casque a explosé…Je repars à cinquante à l’heure sur la route asphaltée direction une autre cascade plus accessible sur la route du retour. Pas la peine d’envisager un médecin ici. De toute façon à part des radios du thorax y a rien à faire et pas de centre de radiologie ici et pas assez grave pour appeler l’ambassade et demander mon transfert sur Bangkok, heureusement !! Donc je vais m’auto surveiller pendant quarante huit heures et continuer mon parcours.
Je laisse tomber les cascades car pour chacune il faut emprunter une piste. Je visite une coopérative de cafés et de thés et rentre à Pakse.
Àu premier magasin à l’entrée de la ville j’achète pour 5€ le seul pantalon long qui me va, un pantalon vichy dans les tons rouges… Je l’enfile, enlève ma veste abîmée et sale. Puis je rince avec ma bouteille d’eau minérale le côté droit de la moto pour enlever toutes les traces de terre argileuse et dissimuler les rayures, le cale pied cassé…Je me présente ainsi faisant mine d’être fraîche et dispose à l’office de location de motos : « sabadiii! Super excursion; la moto est géniale ! ». Et ça passe !! On vérifie que j’ai bien fait le plein, on me rend le passeport et je récupère mon vélo !
Je n’ai plus de place à mon premier dortoir, tout est complet ! Je pars en quête d’une chambre mais rien à moins de 100 000 kips.. À force de négociations une hôtelière me propose ‘sa’ chambre pour 50000 (5€50). Êt voilà ! J’espère que la douleur ne va pas m’empêcher de dormir…
Doliprane et nuit réparatrice ! Ce matin la douleur à l’épaule et sous les côtes est toujours là maïs légèrement moins vive.. Je décide de repartir pour deux jours de vélo. Je me reposerai aux 4000 îles….